art cru dynamique groupe

La dynamique des groupes restreints

Petite analyse
Octobre 2007

Guy Lafargue

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Le mouvement de la « dynamique de groupe » trouve ses origines dans les travaux de la psychologie américaine, et notamment de Kurt Lewin qui a initié la méthode de traitement des conflits dans les groupes restreints. A partir des années 1965 à 1980, un grand mouvement culturel est né et s'est développé sous le nom de « dynamique de groupe » dans les universités françaises sous l’influence directe de la psychologie lewinienne, et sous l’impulsion des recherches sur le processus psychothérapique initié par Carl Rogers dans les situations de groupe.

L’essentiel de ce mouvement met en avant le traitement des conflits affectifs en situation de petits groupes. Les travaux qui tendent à montrer que le groupe a une influence inconsciente déterminante sur le sujet humain sont ceux de Kurt Lewin « La dynamique des groupes restreints » Max Pagès « La vie affective des groupes ». et de Didier Anzieu « Le groupe et l’inconscient ».

Pour ces auteurs, dans des perspectives complémentaires, le groupe est considéré comme le lieu de mobilisation f(ph)antasmatique inconsciente qui peut exercer sur la personne des effets d’inhibition ou de facilitation de la production imaginaire. Le groupe n’est pas une juxtaposition d’individus, il est structuré dans l’expérience inconsciente de l’individu comme un phantasme. (Bion, Balint : théorie des groupes comme moteur du travail analytique et traitement des conflits dans les institutions).

Dans tout groupe de formation, on doit prendre en considération et favoriser les aspects catalyseurs liés aux projections affectives individuelles sur le groupe. Le groupe comme imago maternelle archaïque : cela va constituer un point fécond de l'analyse des groupes restreints et d’appui technique de l’animation visant à rendre ces projections de l’imago maternelle actives et productrices de sens.

Projections affectives sur le groupe : Le groupe est aussi potentiellement perçu comme destructeur/persécuteur sur le plan de l’identité. Impression de se dissolution de l'identité.

Groupe = danger .

Analyse de la conflictualité . Pagès : tout conflit groupal est la représentation d’un conflit individuel entre la partie clivé et projeté sur les autres et la partie reconnue. . Ex : institutions : conflits : ce conflit projeté sur le « mauvais » est toujours la représentation clivé d’un conflit intrapsychique.

On projette sur l’autre la partie clivée en soi. La dynamique de groupe favorise la résolution des adhérences archaïques, la dissolution de la psyché archaïque dont chacun est porteur, fait travailler les gens sur la séparation et la perte.

Utilisation des ressources de maturation lié à un groupe d’expression.

Le dialogue analytique (hétérogène aux modalités techniques de la psychanalyse ) consiste en la clarification de la perception des éléments présents dans l’expérience immédiate : verbalisation de l’expression : double champ de parole qui se fait en groupe : groupe comme résonateur, comme lieu de dépôts de ces parties clivés inconscientes, et comme miroir. Chacun travaille pour l’autre, car lorsque chacun est en processus de résolution : bouleversement des autres (" contagion symbolisante" : Guy Lafargue)

La création est un espace de symbolisation des tensions affectives des gens : met en représentation ce qui est sous-jacent dans la vie des personnes, quand ils sont ensemble. Se négocie pendant le temps de création.

Processus de développement de la symbolisation. Lorsque les conflits émergent ils sont traités soit dans le jeu, soit dans le moment du temps de parole (où on va être amener à énoncer les choses : travail d’élucidation, de clarification de ce qui se passe pour chaque personne).

L’animateur est le pivot et le garant de ce que ça va symboliser plutôt que passer à l’acte. L’animateur est le garant de l’ordre symbolique, de la loi en appui sur les outils de l’expression : méthode claire.

Monstration : sortir de la position pointilliste pour reconstituer le lien entre toutes ces séquences : considérer la gestalt, l’ensemble du processus ; alors que dans la semaine on est centré sur chacun des moments de l’émergence. A la fin on prend la totalité de ces moments et on essaie d’observer le processus d’ensemble. Autre fonction secondaire : ménager la transition avec le départ : reprise avec la réalité : se détacher de l’univers fantasmatique.

L’Art CRU n’est pas orthopédique.

L’expérience ne part pas de la périphérie mais du centre, des racines ; mises à nu des vieilles choses : c’est ce que la chose inconsciente et dont le sujet pressent qu'il va pouvoir tirer bénéfice. L’inconscient vient bousculer le moi, les valeurs… Le moi se masse contre cette possibilité d’être dissout. Travail de deuil : résolution de vieilles histoires qui n'ont sont jamais été résolues. Résistances, défenses.

Théorie du groupe : le travail de la révélation prend sa valeur dans le mouvement de l’énonciation. Tant que les objets de la révélation intérieure ne sont pas mis au jour, énoncés, le processus de transformation ne condense pas. C'est à cet endroit de l'énonciation qu’ont lieu les phénomènes de catharsis. Le dire est l’action.

Le groupe représente l'affectivité originaire, basique, du lien à la mère phantasmatique..

D’où difficulté à reconnaître le groupe. Résistance. Les ateliers d’expression font travailler les choses résiduelles qui sont encore en souffrance. La douleur affective va être vécue devant les autres : solidarité émotionnelle dans les groupes.

Nous sommes poreux. C'est une chance parfois difficile à assumer.

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